Avec notre envoyé spécial à Donetsk, Damien Simonart
À un barrage routier, au milieu d'une route de campagne, une dizaine de rebelles pro-russes scrutent le ciel à la recherche d'un avion de l'armée ukrainienne. Cette dernière pilonne la zone depuis le début de la journée, en réponse à une attaque des séparatistes.
Caché dans une tranchée, près d'un bunker, Oleg, un des rebelles, explique pourquoi il a pris les armes : « J'ai grandi ici. Un peu plus loin, là-bas, sur la gauche, il y a mon école, ma famille. Je courais ici quand j'étais petit garçon. Je suis parti travailler à Moscou mais lorsque j'ai appris ce qui se passait ici, j'ai tout plaqué pour venir et défendre cette terre. »
Privés de radio, de télévision et d'internet, les séparatistes qui combattent sur la ligne de front ne savent rien de ce qui se passe dans le reste du monde. Gavés de propagande répandue par la République autoproclamée de Donetsk et par certains médias russes, ils considèrent les nouvelles autorités ukrainiennes comme des fascistes.
Igor, un des commandants rebelles, est déterminé à se battre jusqu'au bout : « C'est notre terre. Regardez tous ces hommes qui tirent, ils défendent leur territoire ! Nous n'avons invité personne avec des armes ici. Et tous ceux qui viendront repartiront d'ici avec une balle. »
Jusqu'à présent, ni les accords de Genève, ni les annonces de cessez-le-feu, ni même les timides appels à la paix de Vladimir Poutine n'ont empêché la poursuite des combats. Au moins 600 personnes sont mortes depuis le début de l'opération anti-terroriste dans l'est de l'Ukraine et rien n'indique que la situation va se calmer.