Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Dès la décision du tribunal de La Haye connue, les conseillers de Ban Ki-moon ont convoqué les juristes de l’ONU. L’association de proches des victimes, les « Mères de Srebrenica » vise en effet à faire établir la responsabilité des Nations unies dans le pire massacre commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Certes, les Nations Unies bénéficient d’une immunité judiciaire, mais ouvrir le dossier de la responsabilité et des défaillances des casques bleus pourrait avoir des conséquences très lourdes pour le maintien de la paix.
Jusqu’ici, les forces de l’ONU ne répondent que du Conseil de sécurité. Si des Etats peuvent être tenus pour responsables de l’échec de leurs soldats sous casques bleus à protéger des civils, ces pays risquent tout simplement de ne plus fournir de troupes à l’ONU.
L’exemple de la Bosnie n’est pas isolé. La passivité des casques bleus est régulièrement mise en cause. Tout dernièrement, la CPI a reproché aux forces de maintien de la paix au Darfour d’avoir laissé des civils se faire attaquer sans réagir.