Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
C'est une réforme historique qui met fin à plusieurs décennies de divisions. A une écrasante majorité, l'Eglise anglicane d'Angleterre a donné son feu vert, lundi 14 juillet, à l'ordination de femmes évêques. Elle était réunie en synode général à York. Les premières pourraient avoir lieu dès le début de l'année prochaine.
Calme et retenue avaient été requis à l’énoncé du résultat, mais de nombreux membres du synode n’ont pas pu s’empêcher d’applaudir cette décision historique. Après une tentative qui avait échoué à six voix près il y a deux ans, le synode général a cette fois largement approuvé cette réforme portée par l’archevêque de Canterbury, Justin Welby.
Néanmoins, le chef spirituel des 80 millions d’anglicans a évité tout triomphalisme, car il sait que cette réforme pourrait entraîner un éclatement de la communauté anglicane, notamment en Afrique où, à part au Swaziland, les Eglises refusent absolument de voir des femmes ordonnées évêques.
Pour les traditionalistes, si hommes et femmes sont égaux devant Dieu, ils doivent avoir des rôles différents dans l'Eglise et celui de mener les fidèles doit être réservé aux hommes. Une position jugée rétrograde par les réformistes qui, pour tenter d’éviter tout schisme, ont trouvé un compromis : les paroisses réticentes pourront demander à avoir un évêque masculin et un médiateur sera chargé de résoudre les conflits.
Après l’assentiment du Parlement et de la reine Elisabeth II, les premières évêques seront nommées à la fin de l’année et ordonnées en 2015 au sein d’une Eglise d’Angleterre qui doit maintenant tenter de réconcilier ses profonds désaccords.