L'entretien a duré plus de deux heures et les chefs d'Etat ont prévu de se reparler lundi en fin de journée. Le conflit est donc loin d’être réglé. Le premier point soulevé par le communiqué de l’Elysée après cet entretien sonne comme un vœu pieux : le président de la République française et la chancelière allemande attendent « des avancées concrètes en vue de la stabilisation de la situation sécuritaire sur le terrain ». Or, les armes continuent de parler dans l’est de l’Ukraine, en particulier dans le bastion séparatiste de Slaviansk.
Parmi les nombreuses questions à régler : le contrôle de la frontière, par laquelle transitent des combattants et des armes. François Hollande et Angela Merkel pressent les dirigeants ukrainiens et russes à mettre en place un mécanisme de surveillance. La présidence ukrainienne fait d’ailleurs savoir dimanche soir que Petro Porochenko a chargé son responsable des gardes-frontière de prendre contact avec son homologue russe. Le temps presse : Angela Merkel et François Hollande ont rappelé que le Conseil européen de vendredi exigeait des résultats concrets d’ici demain.
Le Kremlin, de son côté, plaide pour une prolongation du cessez-le-feu. Petro Porochenko refera le point avec ses interlocuteurs d’aujourd’hui, quatre heures avant son expiration. Le président ukrainien est sous pression d’une partie de la population, qui a manifesté aujourd’hui sur le Maïdan à Kiev, pour réclamer la fin du cessez-le-feu et l’instauration d’une loi martiale dans les régions séparatistes de l'Est. Les orateurs, parmi lesquels des responsables d’unités de volontaires qui combattent aux côtés de l’armée ukrainienne n'ont pas fait dans la demi-mesure, prévenant que « s’il ne [les] entend pas, nous le considérerons comme un traître et il partagera le sort de Ianoukovitch ».