L’UE suspend la construction du gazoduc South Stream, Moscou irritée

La Russie a dénoncé la suspension de la construction du gazoduc South Stream, imposée par l'Union européenne à la Bulgarie. Ce gazoduc doit permettre d’acheminer le gaz russe dans les pays du sud de l’Europe, via la mer Noire, sans passer par l’Ukraine. Officiellement, la Commission européenne affirme que la Bulgarie n’a pas respecté les règles des marchés publics dans l’UE. Mais dans le contexte diplomatique actuel, Moscou y voit une sanction déguisée.

Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne

Pour la Russie, la suspension de la construction du gazoduc est une décision « contreproductive ». C’est ainsi que l’a qualifiée le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui ajoute : « Bruxelles est guidée par l'envie de punir, et non par une volonté naturelle de garantir les intérêts économiques, de ses Etats-membres. »

Pour le représentant russe auprès de l’Union européenne, Vladimir Tchijov, « les actes de la Commission européenne à l’égard du South Stream sont directement liés à la crise ukrainienne. »

Il est vrai que le 1er juin dernier, le commissaire européen à l’Energie n’a pas caché que les négociations avec Moscou sur le South Stream n’aboutiraient à rien tant que la Russie ne changerait pas de politique à l’égard de Kiev. Peu avant, les Etats-Unis avaient critiqué la décision de Sofia de confier la construction du tronçon bulgare à une société russe. Pour les Russes, la suspension des travaux est donc clairement une sanction qui ne dit pas son nom.

Ce gazoduc doit diminuer la dépendance de la Russie et des pays européens vis-à-vis du pays de transit qu’est l’Ukraine. Il doit normalement entrer en service au premier trimestre 2016.

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