Angelina Jolie ouvre un sommet contre le viol comme arme de guerre

Comment mettre fin au viol comme arme de guerre ? Cette question se pose avec toujours plus d'acuité, alors que les violences sexuelles sont systématiques dans tous les conflits de la planète. Londres accueille depuis ce mardi le premier sommet consacré à ce fléau. Présidé par le chef de la diplomatie britannique William Hague et l'actrice américaine Angelina Jolie, ce rendez-vous sans précédent réunit les délégations de plus de 100 pays, et ce jusqu'à vendredi.

Angelina Jolie et William Hague, tout comme le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui arrive à Londres vendredi, ont fait de cette thématique un combat personnel.

« Je suis vraiment heureuse d'être ici, a assuré l'actrice américaine à la tribune, en ouverture de la conférence internationale ce mardi. Cela a été long, nous y avons longuement travaillé. En chemin, nous avons parlé des femmes que nous avions rencontrées lors de notre dernier voyage, et en particulier une femme, qui nous a raconté qu'elle n'avait pas encore dit à son enfant qu'elle avait été violée. Elle se sentait terriblement humiliée, elle n'arrivait pas à l'avouer à son fils. Voyant que non seulement elle n'avait pas obtenu justice pour le crime dont elle avait été victime, mais qu'en plus, l'homme qui l'avait violée marchait librement dans la rue, elle s'est vraiment sentie abandonnée. Cette journée est pour elle ».

Le viol comme crime de guerre, un problème planétaire

Sont attendus à Londres pour cette conférence : des victimes bien sûr, mais aussi des acteurs de terrain, comme le docteur Denis Mukwege, qui soigne les femmes violées en République démocratique du Congo. Dans ce pays, selon l'ONU, 200 000 femmes et filles ont souffert de violences sexuelles depuis 1998. Mais partout où il y a un conflit, il y a des viols. La Syrie, la Centrafrique, le Rwanda, ou encore le Nigeria - avec le sort des 200 lycéennes enlevées par Boko Haram - seront évoqués dans cette conférence.

L'objectif est de rappeler que le viol n'est pas une exaction commise en marge des conflits, mais bien une arme de guerre à part entière. Il est utilisé pour détruire des communautés et renverser un rapport démographique. Depuis la guerre de Bosnie, la Cour pénale internationale a d'ailleurs inclus le viol parmi les crimes contre l’humanité. Lutter contre l'impunité passe par le renforcement de la justice dans les pays où les crimes ont été commis, et par la protection des victimes. Bien trop souvent, en plus des séquelles physiques et psychologiques, elles doivent endurer le rejet social de leur communauté.

48 ministres des Affaires étrangères sont attendus dans la capitale britannique jusqu'à vendredi ainsi que des délégations de plus d'une centaine de pays, des ONG, des associations humanitaires et des victimes venues témoigner.

 

 

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