« C’est une affaire qui remonte assez loin, a tout d’abord précisé M. Fabius sur la radio Europe 1. Lorsque François Hollande a maintenu l’invitation du président Poutine contre un certain nombre de gens qui disaient "non", nous avions dans l’idée que si le président Poutine était là et s’il y avait une évolution en Ukraine qui permettait l’élection d’un président, il y avait une rencontre possible. Mais c’était simplement possible, donc nous sommes restés très prudents. Ensuite, nous avons invité le président Porochenko puisqu’il avait été élu brillamment. »
« Et à partir de ce moment-là, a poursuivi le ministre français des Affaires étrangères, a commencé évidemment une manœuvre assez complexe : il fallait amener le président Poutine à accepter cette rencontre. Cela s’est fait au cours du dîner du jeudi soir après une longue conversation sur l’Ukraine. A la fin du repas, François Hollande lui a dit, "le président Porochenko est là. Moi je pense que ce serait souhaitable qu’il y ait un dialogue". Et Vladimir Poutine a répondu, "vous êtes l’hôte et c’est à votre initiative". A ce moment-là, l’Ukrainien avait été prévenu. Nous avons joint Porochenko dans la nuit. Et cette opération a été montée. Ils ont demandé à madame Merkel d’y participer, parce qu’elle avait joué un rôle utile. Et ça s’est déroulé le lendemain de façon positive. »