Ukraine: une amorce de dialogue bien ardue

Après son investiture, hier, samedi 7 juin à Kiev, le nouveau président d'Ukraine Petro Porochenko doit s'atteler dès à présent à une tâche herculéenne, à savoir pacifier un pays en proie à une insurrection armée prorusse et au bord d'une guerre. Des discussions de « travail » avec la Russie pourraient débuter dès ce dimanche suite à une amorce de dialogue entre Petro Porochenko et le président russe Vladimir Poutine vendredi en Normandie. Une rencontre qui était soigneusement préparée par la France, comme l'a rappelé le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ce matin sur Europe 1.

« C’est une affaire qui remonte assez loin, a tout d’abord précisé M. Fabius sur la radio Europe 1. Lorsque François Hollande a maintenu l’invitation du président Poutine contre un certain nombre de gens qui disaient "non", nous avions dans l’idée que si le président Poutine était là et s’il y avait une évolution en Ukraine qui permettait l’élection d’un président, il y avait une rencontre possible. Mais c’était simplement possible, donc nous sommes restés très prudents. Ensuite, nous avons invité le président Porochenko puisqu’il avait été élu brillamment. »

« Et à partir de ce moment-là, a poursuivi le ministre français des Affaires étrangères, a commencé évidemment une manœuvre assez complexe : il fallait amener le président Poutine à accepter cette rencontre. Cela s’est fait au cours du dîner du jeudi soir après une longue conversation sur l’Ukraine. A la fin du repas, François Hollande lui a dit, "le président Porochenko est là. Moi je pense que ce serait souhaitable qu’il y ait un dialogue". Et Vladimir Poutine a répondu, "vous êtes l’hôte et c’est à votre initiative". A ce moment-là, l’Ukrainien avait été prévenu. Nous avons joint Porochenko dans la nuit. Et cette opération a été montée. Ils ont demandé à madame Merkel d’y participer, parce qu’elle avait joué un rôle utile. Et ça s’est déroulé le lendemain de façon positive. »

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