Maintenir l’unité de l’Ukraine et conduire ce pays vers l'Europe, telle est la ligne directrice du premier discours à la Nation du nouveau président ukrainien Petro Porochenko. Se disant conscient que le rétablissement de la paix sera impossible sans la normalisation des relations avec la Russie, M. Porochenko a indiqué qu’il y avait quand même plusieurs points qui restaient non négociables. Notamment sur le choix européen de l’Ukraine, sur la structure politique du pays et sur la Crimée.
« Irréversible »
Petro Porochenko a souligné qu’il avait dit, vendredi 6 juin 2014, en Normandie au président russe Vladimir Poutine que la Crimée « a été, est, et restera ukrainienne ».
Un autre territoire litigieux : le Donbass, contrôlé en partie par les pro-Russes armés. S’adressant en russe à ses habitants, il s’est dit persuadé qu’ils en avaient assez du « règne des terroristes ». « Nous ne vous abandonnerons en aucune circonstance », a-t-il assuré. Il a également qualifié d’« irréversible » le processus de retour de l’Ukraine en Europe.
ZOOM: Ukraine: un pays en profonde récession
Le président ukrainien Petro Porochenko prend la tête d'un pays profondément en crise où la production est en baisse alors la région de l'Est, la plus industrialisée, échappe de plus en plus au contrôle de Kiev.
Le FMI vient de décaisser plus de trois milliards de dollars sur le plan de sauvetage financier prévu de 27 milliards de dollars. Pour l'instant, cela permet à l'Ukraine d'éviter la banqueroute et de payer salaires et retraites. Mais la récession qui frappe le pays depuis deux ans se poursuit et la production industrielle est en recul.
Le bassin houiller du Donbass représente 20% du PIB ukrainien, or, la région de Donetsk a cessé, en mai 2014, de verser sa contribution au budget de l'Etat, soit plus de 20 millions de dollars de manque à gagner pour Kiev et cela au moment où les opérations militaires pèsent sur les finances publiques.
Le niveau de vie de la population chute car les prix des produits importés s'envolent. Pour accorder son aide, le FMI a imposé des mesures d'austérité comme le gel des pensions ou la hausse du prix du gaz. Une conférence internationale de donateurs doit se réunir à la fin de l'année. Mais d'ici là le nouveau président aura la tâche ardue de faire repartir l'activité économique et de rétablir la confiance afin d'arrêter la fuite des capitaux.