Le gouvernement espagnol autorise l'abdication de Juan Carlos

Le gouvernement espagnol a approuvé ce mardi, lors d'un Conseil des ministres extraordinaire, une loi permettant de légaliser l'abdication du roi Juan Carlos. Il n'y a désormais plus d'obstacle à l'intronisation de son fils Felipe.

Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

C'est un Conseil des ministres atypique qui s'est déroulé ce mardi à Madrid. Car en Espagne, comme l'a rappelé le monarque Juan Carlos, les rois n'abdiquent pas : ils meurent en général dans l'exercice de leurs fonctions. La situation dans laquelle le monarque de 76 ans a plongé son pays en annonçant son abdication, le lundi 2 juin, est donc nouvelle, et les procédés politico-administratifs forcément nouveaux également.

La tenue de ce Conseil des ministres a permis de débloquer la situation, puisque le gouvernement a voté une loi autorisant l'abdication de Juan Carlos en faveur de son fils Felipe, le prince héritier. Concrètement, cela veut dire que l'abdication sera effective le jour même où la loi en question sera en vigueur, c'est-à-dire en fin de semaine prochaine [après un vote en procédure d'urgence devant les deux chambres du Parlement, ndlr]. 

À partir de la mi-juin, tout sera prêt pour une cérémonie officielle où Juan Carlos laissera son trône au profit de Felipe, qui sera intronisé à son tour. Après un siècle de convulsions, de guerre civile et de dictature, la monarchie des Bourbons retrouve ainsi sa continuité. Seule inconnue : que deviendra la figure de l'actuel roi – la situation ne s'étant jamais présentée dans l'histoire d'Espagne ? Sera-t-il un citoyen ordinaire, ou aura-t-il encore des privilèges, comme l'immunité ? On le saura bientôt.

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