Kadyrov confirme la présence de combattants tchétchènes en Ukraine

Le président Kadyrov a confirmé ce samedi la présence de «combattants tchétchènes» dans l'est de l'Ukraine, où après les combats meurtriers du début de semaine à l'aéroport international de Donetsk, les heurts se multiplient entre rebelles et forces loyalistes. Deux équipes d'observateurs internationaux de l'OSCE restent portées disparues. Les enlèvements et disparitions sont devenus monnaie courante, également chez les séparatistes pro-russes. Au bout du compte, certains craquent et choisissent l'exil.

Avec nos envoyés spéciaux à Donetsk

Un homme et une femme tenant un enfant dans les bras s’approchent du bâtiment de l’administration régionale de Donetsk, aux mains des séparatistes pro-russes. « Nous cherchons son mari, on est sans nouvelles depuis deux semaines », annonce Artiom au milicien qui garde l’entrée, kalachnikov à la main.

« Rien, personne ne sait rien. On a distribué sa photo un peu partout, on a fait les morgues, les hôpitaux, mais toujours rien », constate Artiom. L’homme porté disparu, Vlad, 40 ans, a été à la tête d'un groupe de miliciens séparatistes, qui a participé à la prise d’assaut de la mairie de Horlivka, le mois dernier. Il s'était enrôlé dans le bataillon Vostok, qui compte dans ses rangs des combattants tchétchènes. Selon ses amis, il aurait pu être victime d'un règlement de compte entre groupes séparatistes.

« La République populaire de Donetsk, c'est un ramassis de personnes qui tentent de se donner un rôle important. On se retrouve avec 4-5 chéfaillons, qui ont chacun leur petite armée de 200-300 personnes, qui sont très bien équipées, et ces groupuscules ne se parlent pas, ne se comprennent pas, se font la guerre, c'est l'anarchie la plus totale et le chaos », juge Artiom. Il va continuer à chercher son ami, mais il ne se fait plus beaucoup d’illusions. « Je ne veux pas le dire devant son épouse, glisse-t-il, mais je pense qu’il est déjà trop tard ».

«On va calfeutrer notre maison, puis on partira»

Alors, dans un tel contexte, face aux violences qui semblent s'installer dans la durée et aux disparitions qui s'accumulent, certains choisissent l'exode.

Le hall de la gare de Donetsk ne désemplit pas. Une dizaine de personnes patiente devant chacun des huit guichets ouverts. Maria vient de prendre des billets pour Moscou. Elle partira dans trois jours, avec son mari. « Quand les avions, les hélicoptères ont commencé à larguer des bombes, raconte-elle, que des habitants ont été tués, on s'est dit qu'il était trop dangereux de continuer à vivre ici. On a une maison, mais il est impossible de la vendre. On va faire en sorte de bien la fermer, de la calfeutrer, pour que personne ne puisse y pénétrer, et puis, on partira. »

Deux grosses valises posées à ses pieds, un nourrisson dans les bras, Olya s’apprête à faire 18 heures de train pour gagner Moscou. Avec son mari, cette jeune femme de 24 ans, a pris la décision de tout quitter en début de semaine, lorsque les combats ont gagné les faubourgs de Donetsk : « Nous avons une petite fille de quatre mois et un garçon de trois ans. On a très peur pour eux, c'est pour ça qu'on part. Si là-bas, on arrive à bien s'installer, à avoir de bonnes conditions de vie, si mon mari parvient à trouver un emploi, alors on y restera. »

En attendant, Olya, son mari et ses deux enfants partageront un deux-pièces avec la famille de sa cousine qui vit déjà dans la région de Moscou.

Partager :