Même avant que l'on apprenne la perte de contact avec une deuxième équipe d'observateurs, le diplomate allemand Wolfgang Ischinger, médiateur de l'OSCE pour l'Ukraine, avait déclaré dans une interview à la télévision allemande que la question d'un retrait des observateurs se posait, si la situation devenait trop dangereuse.
« La mission des observateurs a justement pour but de se rendre dans des endroits où la situation est tendue. L’idée est que leur présence calme les aspirations de personnes qui menacent d’autres personnes. Mais c’est évident que si des conditions sécuritaires sont telles que l’on doit craindre pour la vie de nos collaborateurs, qui sont des travailleurs civils, alors il va falloir, je le crains, les retirer », a dit le médiateur de l'OSCE.
Dans la première équipe, arrêtée lundi dernier à un check-point par des séparatistes pro-russes, il y avait un Danois, un Estonien, un Suisse et un Turc. Il y a un mois, une autre équipe de l'OSCE avait été capturée par des séparatistes pro-russes. Ils ont gardé les observateurs pendant une semaine avant de les relâcher.
Sur le terrain, la Garde nationale ukrainienne annonce ce mercredi soir que ses forces dans l'Est ont subi des pertes lors d'une attaque à Longansk et que les combats continuent autour de l'aéroport de Donetsk. Une cinquantaine de séparatistes pro-russes auraient été tués depuis lundi.
Porochenko veut mettre un terme à la « terreur »
Alors que la Russie exige des mesures d'urgence pour arrêter le bain de sang, le nouveau président ukrainien Petro Porochenko promet de mettre un terme à la « terreur » séparatiste dans l'Est et a déclaré, ce mercredi soir, vouloir parler avec le président russe.
Le chef d'Etat français François Hollande a, lui, invité le nouveau président ukrainien à participer aux commémorations du Débarquement le 6 juin tandis qu'il aura reçu la veille son homologue russe Vladimir Poutine, une première depuis le début de la crise ukrainienne.
François Hollande, qui s'est entretenu ce mercredi après-midi avec son homologue ukrainien, a estimé dans un communiqué que l'élection de Petro Porochenko « ouvre la voie à une sortie de crise pacifique et politique en Ukraine ».
Par ailleurs, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé M. Porochenko pour le « féliciter du mandat fort » qu'il a reçu des électeurs.