Avant la finale de la Coupe, il y a eu des altercations entre supporters de la Fiorentina et de Naples. En fin d’après midi, à 300m du stade olympique de Rome, le chef des ultras de l’AS Roma, armé, a tiré contre des « tifosi », supportersde Naples, blessant très grièvement l’un d’eux âgé de 29 ans. Cet homme armé, qui a été lui-même été blessé par la suite par des tifosi de Naples, est inculpé de tentative de meurtre. Très vite, dans l’enceinte du stade archi comble, les tifosi de Naples ont su que l’un d'entre eux était gravement blessé. Quelqu’un a même fait courir le bruit selon lequel il était mort. La tension s’est exacerbée. Les tifosi ont lancé pétards et fumigènes, blessant cette fois-ci des stewards et un pompier.
Après 45 minutes de retard, le matche a pu démarrer. Mais seulement à l’issue d’un conciliabule entre le chef de la police, le capitaine de Naples, le slovaque Marek Hamsik et le chef des ultras de Naples, Gennaro De Tommaso, connu sous le surnom « Genny la charogne ». Un colosse à la tete rasée, tout en muscle et en tatouage. C’est donc Genny la charogne qui a calmé les tifosi pour que le matche se dispute, après avoir obtenu on ne sait quelles garanties.
Impuissance des autorités
Comme le soulignent les médias, il aurait suffit de lancer un appel, puisque les hauts-parleurs ne manquent pas dans ce stade, pour informer spectateurs et tifosi de la situation réelle. Ensuite, il faut savoir que parmi les spectateurs présents dans la tribune d’honneur, il y avait le président du Sénat, Pietro Grasso, et le chef du gouvernement. Or, ce soir là, on a vu un Matteo Renzi qui semblait impuissant face à un Genny la charogne dictant ses lois. Tout a été filmé.
De son coté, le ministre de l’Intérieur, Angelino Alfano, a ajouté de l’huile sur le feu. Il assure qu’il n’y a pas eu de négociations entre ultras, en odeur de mafia, et représentants de l’État. Cet évènement a donné l’image humiliante d’un pays aux institutions fragiles.
Indignation
Lundi, le ministre de l’Intérieur a annoncé sa volonté d’étendre, dans la durée et dans l'espace, les interdictions de stade. Il a proposé de doubler cette sanction de cinq a dix années, en cas de récidive. Mais le président du Conseil, Matteo Renzi, dit vouloir laisser se terminer le Championnat avant de prendre diverses mesures de manière à « rendre le football aux familles ». Par ailleurs la commission parlementaire anti mafia s’engage à « examiner en profondeur le rapport entre tifosi et mafia ».