► En Europe
Les diplomates européens sont convoqués ce lundi à Bruxelles après la publication du communiqué du G7, samedi, annonçant de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie accusée de n'avoir pris aucune mesure pour diminuer les tensions dans l’est de l’Ukraine. Les Européens devraient donc, comme les Américains, élargir leur salve de sanctions à l’encontre de Moscou, rapporte notre correspondante à Bruxelles, Joana Hostein.
L'ancien magnat du pétrole et opposant à Vladimir Poutine, Mikhaïl Khodorkovski, qui a passé 10 ans en prison, était hier en visite à Donetsk. Il a rencontré les acteurs politiques, les oligarques locaux et les acteurs de la société civile. Pour lui, de nouvelles sanctions pour la Russie seraient sans effet.
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« Notre intention, c’est clairement de serrer la vis », voilà ce que déclarait un diplomate européen ce week-end. Les ambassadeurs des 28 Etats membres devraient donc ce lundi décider d’élargir la liste des responsables russes et ukrainiens déjà sanctionnés pour détournement de fonds en Ukraine et pour atteinte à l’intégrité territoriale du pays. Le chef de la diplomatie britannique l’a confirmé dimanche.
Comme les 55 personnalités déjà visées, leurs avoirs placés dans des banques européennes devraient donc être gelés et leurs déplacements en Europe interdits. Les 28 se sont volontairement laissés une marge de manœuvre. Pour l’instant, ni le président russe, ni les membres de son gouvernement ne figurent sur la fameuse liste noire.
Si l’intention est donc de hausser le ton et de faire monter la pression, il ne devrait pas être question de sanctions économiques. Les Européens ne sont toujours pas d’accord pour geler les relations commerciales qu’ils entretiennent avec leur troisième partenaire. Nombreux sont ceux qui pensent que ce serait pourtant la seule arme qui puisse faire plier Vladimir Poutine.
►Aux Etats-Unis
Dimanche, Barack Obama, toujours en tournée en Asie, a expliqué que les sanctions avaient pour but de « faire comprendre à la Russie que les actes de déstabilisation qui se déroulent en Ukraine doivent cesser ». Et son conseiller adjoint à la sécurité nationale, Tony Blinken, intervenant sur les chaînes CBS et CNN a donné une idée de ce que devraient contenir les sanctions que les Etats-Unis doivent annoncer dans la journée.
Selon le conseiller présidentiel, les sanctions viseront des proches du premier cercle de Vladimir Poutine qui ont un poids important dans l’économie russe, et les entreprises qu’ils contrôlent. Certaines sources mentionnent les présidents des sociétés d’énergie Rosnef et Gazprom mais, précise notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet, Tony Blinken a lui parlé de l’industrie de la défense qui pourrait être privée des exportations d’équipements de haute technologie.
Sur les deux chaînes où il est intervenu, le conseiller s’est vu poser la même question : ces sanctions ont-elles un effet puisque rien n’indique que jusqu’à présent elles aient incité Poutine à apaiser la situation dans l’Est de l’Ukraine. Sa réponse est : oui, elles ont un impact important sur l’économie russe. « Nous voyons le ministre des Finances russe s’inquiéter à haute voix en public des dommages ressentis par l’économie, a expliqué le conseiller. Vous voyez le chef de l’Association des entrepreneurs, c’est à dire en fait le club des oligarques, exprimer son inquiétude de voir cesser les investissements. Les sanctions ont un impact. Cela devrait faire réfléchir Poutine à deux fois. »
Selon le New York Times, il y aurait un débat au sein de l’équipe Obama entre ceux qui comme le président préfèrent imposer des sanctions en coordination avec les Européens, et ceux qui recommandent d’agir unilatéralement, estimant que si les Etats-Unis donnent l’exemple, les Européens suivront.