Kostiantynivka, nouveau foyer de tension dans l'est de l'Ukraine

Alors que des mesures de rétorsion se préparent tant du côté européen qu’américain, les pro-Russes maintiennent la pression dans l’est de l’Ukraine notamment à Slaviansk - où les rebelles détiennent des hauts gradés ukrainiens et des observateurs de l’OSCE qui sont accusés d’espionnage - à Donetsk et désormais à Kostiantynivka.

Alors que l'OSCE a décidé de se réunir en urgence en début d'après-midi ce lundi à Vienne, au sujet de ses sept observateurs encore retenus à Slaviansk aux côtés de quatre Ukrainiens, des hommes en treillis militaire, sans insigne, cagoulés et portant des fusils automatiques, gardent l’entrée vitrée de la mairie de Kostiantynivka, nouveau foyer de crise dans l'est de l'Ukraine, rapportent nos envoyés spéciaux Anastasia Becchio et Bertrand Haeckler.

Il s'agit d'un bâtiment de trois étages au-dessus duquel flotte le drapeau noir, bleu et rouge, de la République autoproclamée du Donbass. Un drapeau russe vient d’ailleurs d’apparaître sur la place, devant le bâtiment.

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La véranda qui fait office de hall d’entrée ne porte pas de traces de violence. Devant le bâtiment, des hommes sont en train de remplir des sacs de sable pour consolider leurs barricades.

Les insurgés ont visiblement l’intention de rester ici longtemps. Ils ont fait venir une grue pour empiler des blocs de béton qui forment déjà un muret de plus d’un mètre cinquante, devant le bâtiment occupé.

Une vingtaine d’habitants de la ville se tiennent devant la mairie, alors qu’un haut-parleur diffuse de la musique patriotique russe.

Il y a là surtout des femmes et des hommes âgés qui distribuent volontiers les interviews, pour dénoncer pêle-mêle le pouvoir fasciste de Kiev, les mauvaises conditions de vie, le chômage, les pensions ridiculement basses.

« Nous voulons organiser un référendum, nous ne pourrons jamais plus vivre en bonne entente avec l’ouest de l’Ukraine », raconte un homme qui se présente comme un poète local et aimerait que sa région rejoigne, à terme, la Russie.

Même chose pour cet autre jeune homme en tenue sportive venu s’inscrire pour surveiller les barrages érigés à l’entrée de la ville et qui repart en chantonnant le refrain diffusé par le haut-parleur : « Je suis né en Union soviétique, je suis un produit de l’URSS ».

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