Avec nos envoyés spéciaux à Slaviansk, Anastasia Becchio et Bertrand Haeckler
Les insurgés pro-russes de Slaviansk revendiquent l’enlèvement, depuis vendredi, d'un groupe d’observateurs internationaux, qualifiés d' « espions de l'OTAN » et affirment qu'ils ne seront libérés qu'en échange de leurs propres prisonniers. Le sort des détenus est encore inconnu. Selon des messages Twitter publié sur le site de l’OSCE, les otages sont des membres d’une mission de vérification militaire qui se trouvait dans la région à l’invitation des autorités ukrainiennes.
La mission se compose de huit étrangers : quatre Allemands, un Tchèque, un Danois, un Polonais et un Suédois. Le ministère ukrainien de l’Intérieur ajoute que des représentants des forces armées ukrainiennes accompagnaient la mission.
Le maire autoproclamé de la ville de Slaviansk a tenu une conférence de presse vendredi. Viatcheslav Ponomarev parle d’espions, de prisonniers de guerre. Il affirme que parmi les personnes arrêtées, se trouvent quatre officiers ukrainiens.
Les membres de la mission seraient détenus au siège local des services de sécurité, aux mains des séparatistes pro-russes. Des dizaines d’autres personnes y seraient enfermées, des journalistes, des militants ukrainiens, des élus locaux. C’est ce qu’a brièvement raconté le journaliste américain Simon Ostrovsky, qui vient d’y passer trois nuits.
Ce dernier épisode illustre l’extrême tension qui règne dans la région de Slaviansk, bastion des insurgés pro-russes, que l'armée ukrainienne tente d'encercler. Les militaires ukrainiens affiment avoir détruit quatre barrages routiers tenus par des pro-russes près de Slaviansk vendredi, mais ceux-ci ont répliqué en tirant des roquettes contre un hélicoptère militaire qui a été détruit.