Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
C’est d’abord une fine couche de poussière orangée qui a alerté les autorités britanniques. Bien visible sur les voitures et le long des trottoirs depuis le début de la semaine, elle a été portée par les vents depuis le Sahara et c’est ce sable, venu s’ajouter aux émissions locales et celles d’autres secteurs industriels européens qui provoque cet épisode de pollution aiguë.
Premier touché, le comté du Norfolk dans l’est de l’Angleterre, qui a vu dès mardi des niveaux de pollution grimper jusqu’à 10, le maximum. Depuis le centre, et le sud-est du pays sont également recouverts par ce voile tenace, avec des niveaux de pollution atteignant 7 dans certaines régions rurales tandis que Londres reste relativement épargné avec un niveau 5.
Absence de réaction
Le ministère de l’Environnement espère qu’après un pic mercredi et jeudi, ce « smog » - expression anglaise caractérisant généralement le climat londonien, contraction de «smoke» (fumée), et «fog» (brouillard), NDLR - devrait se dissiper à partir de vendredi. Mais d’ici là, les responsables de la santé publique conseillent aux personnes âgées ou aux gens souffrant de problèmes respiratoires ou cardiaques de minimiser leurs activités physiques à l’extérieur.
Les associations écologistes et les médecins s’inquiètent néanmoins de l’absence d’action du gouvernement britannique. Ils ne sont pas les seuls : après 15 ans de mise en garde, la Commission européenne vient de lancer une procédure juridique contre la Grande-Bretagne pour n’avoir pas réduit ses niveaux excessifs de pollution de l’air, provenant surtout des gaz d’échappement.