Avec nos envoyés spéciaux à Simferopol, Muriel Pomponne et Bertrand Haekler
Dans cette grande surface de bricolage de Simferopol, tous les prix sont indiqués en gros en rouble, et en petit en hryvnas. « On regarde les prix en hryvna. On n’est pas encore habitué au rouble. Mais ce n’est pas la première fois qu’on change de monnaie. Dans les années 90, on a changé trois fois en un an : on a eu le rouble, des coupons, et la hryvna. Alors franchement, ça ne nous fait pas peur ! », commente un jeune couple venu acheter du carrelage
À la pharmacie du centre, la vendeuse est prête à accepter les roubles. « Nous ne les refusons pas. Il faut seulement vérifier le taux de change. Mais nous n’avons pas eu l’occasion de le faire, car personne n’a encore proposé de nous payer en rouble. Et on ne pourrait pas rendre la monnaie en rouble, car nous n’en avons pas », explique-t-elle.
Cette retraitée est contente, car elle vient de recevoir sa première pension en roubles, mais elle utilise encore les hryvnas. « J’utilise encore des hryvnas, car j’ai mes économies et j’ai peur que bientôt, ça ne vaille plus rien ! Alors je dépense mes hryvnas, et après je changerai pour le rouble ! C’est valable encore pendant deux ans. C’est mon fils qui gère mon argent. Ma belle-fille dit que les prix ont augmenté. Mais je pense que c’est partout pareil. Dès qu’il y a un changement, les prix montent ! », affirme-t-elle. Si pour l’instant, sa pension n’a pas augmenté, elle est sûre que cela va changer.