Avec notre envoyé spécial à Kiev,Daniel Vallot
Nous sommes au premier étage de la mairie de Kiev, un bâtiment occupé par plusieurs centaines de miliciens. Dans les couloirs, certains continuent de porter des armes de poing. Officiellement, les groupes d’autodéfense disent ne plus détenir d’armes à feu. La réalité est toute autre, comme le reconnaît ce jeune milicien en treillis militaire : « Rien qu’à notre étage, il y a 40 fusils-mitrailleurs, c'est-à-dire qu’il y a 40 personnes équipées de fusils. A chaque étage, il y a des armes. Les gens qui nous demandent de rendre nos armes, ils n’ont pas fait la révolution. Ce gouvernement, c’est un gouvernement provisoire, nous ne savons pas si on peut lui faire confiance. Et puis nous devons pouvoir nous défendre, surtout qu’il n’y a plus de police ! Si on rend les armes et qu’on nous attaque, qu’est-ce qu’on pourra faire ? »
Autre argument avancé par les miliciens : l’agression russe en Crimée et le risque de provocations à Kiev, ou dans l’Est du pays. A terme, le gouvernement ukrainien espère convaincre les plus récalcitrants de ces miliciens de rejoindre la Garde nationale, créée justement pour affronter la Russie. Mais pour l’heure, les miliciens que nous avons rencontrés préfèrent rester où ils se trouvent, et conserver leurs armes.
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