Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Ce n'est pas tant l'Union soviétique en tant que régime dont Vladimir Poutine est nostalgique, mais plutôt en tant que symbole de puissance. « A l'époque soviétique, il était tout simplement impossible d’imaginer que l’Ukraine et la Russie puissent être des Etats différents, dit-il. Mais cela est arrivé. Et quand la Crimée s’est soudainement retrouvée dans un autre Etat, la Russie a senti qu’on l'a non seulement volé, mais carrément pillé. Et qu’est-ce qu’a fait la Russie ? Elle a baissé la tête. » Le discours du chef du Kremlin de ce mardi voulait donc sous-entendre : « Plus jamais ça ! »
→ A (RE) LIRE : Le scénario russe de Vladimir Poutine concernant l'Ukraine
Même volonté de montrer aux Occidentaux une Russie qui redresse la tête. « Les Etats-Unis s'affranchissent des accords internationaux », a-t-il dit, citant le Kosovo, l'Irak et l'Afghanistan. « Mais avec l'Ukraine, ils sont allés trop loin. On a failli voir des navires de l'Otan à Sébastopol, à la frontière russe. » Poutine veut donc incarner une Russie que l'on craint, ce qui propulse sa popularité intérieure à des sommets. Mais ce qui isole également le pays, ce qui anéantit son prestige et ses efforts de respectabilité, et peut affaiblir durablement son économie. On peut donc parler d'un effet boomerang à moyen terme.
→ A (RE) LIRE : Vladimir Poutine signe le décret sur l'indépendance de la Crimée