Créer une start-up en Grèce, une nécessité pour les jeunes

A Athènes, les Grecs manifesteront une fois de plus contre les restrictions budgétaires dans le secteur public ce jeudi 13 mars. Cette année, plus de 11 000 licenciements sont au programme. Mais certains ont déjà décidé d'emprunter une autre voie, comme on l'a vu lors d'un concours pour start-up organisé dans la capitale ce week-end.

Les start-up, ces petites entreprises du secteur des nouvelles technologies, sont en pleine expansion en Grèce. Les effets de la crise sont, par ailleurs, toujours bien réels ici. On compte pour l'instant environ 400 start-up en Grèce et le marché se développe. Ce week-end, une centaine de personnes ont participé à un concours d'idées pour start-up. Il était organisé au « Cube » d'Athènes, un des huit espaces de travail collaboratif de la capitale, alors qu'il y a quatre ans, il n'y en avait qu'un seul. Au « Cube » on insiste sur la spécificité des start-up grecques : les applications pour mobiles.

Essor des applications pour smartphones

Et ces derniers temps, elles ont eu quelques succès mondiaux. L'application Taxibeat qui permet de choisir son taxi avec un système d'évaluation de chaque conducteur. Lancée à Athènes, on la retrouve maintenant à Paris en France ou à Sao Paulo au Brésil. Il y a aussi le programme Bugsense qui permet aux programmeurs de tester les applications qu'ils créent. Il s'est fait racheter en septembre pour 9 millions de dollars aux Etats-Unis. Son département Recherche et Développement était jusqu'ici à Athènes.

Un marché à maturité

Ces jeunes entreprises arrivent donc à se financer malgré la crise. Et les chiffres sont étonnants. Il n'y a jamais eu autant d'argent disponible pour ce type de projets : 57 millions qui viennent du secteur privé et du secteur public, financé en partie par l'Union européenne. Selon le plus gros fond d'investissement grec pour start-up, le Jeremie Openfund II, le marché est arrivé à maturité. Une fois que les entreprises sont plus importantes, quand on ne parle plus de start-up donc, il faut par contre chercher les financements à l'étranger.

Créer son entreprise, la seule issue

On peut donc parler d'un changement de mentalité provoqué par la crise elle-même. Mais il concerne plutôt les jeunes entre 20 et 35 ans. Avant on faisait des études pour devenir fonctionnaire. Aujourd'hui, près d'un jeune sur six est au chômage. Alors créer son entreprise c'est presque devenu une nécessité.

Et l'administration semble l'avoir compris. Il faut maintenant une semaine pour créer son entreprise, contre trois mois voir plus avant la crise. Et du côté de l'université, les initiatives innovantes ne sont plus seulement le fait des étudiants. Les enseignants associent de plus en plus le secteur privé à leurs projets et des concours d'idées sont organisés régulièrement entre les étudiants.

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