Ukraine: un nouveau gouvernement pour panser les plaies

Le Parlement ukrainien a jusqu'à jeudi pour désigner un nouveau Premier ministre ainsi qu’un gouvernement pour l’entourer afin de remettre le pays sur de bons rails. Une décision des plus importantes compte tenu de l’état des finances du pays, mais également des divisions qui menacent la cohésion nationale.

Il y a bien sûr les grandes figures de la contestation politique : Vitali Klitschko, l’ancien boxeur qui est à la tête du parti libéral Oudar, le nationaliste Oleg Tiagnibok, et l’ancien ministre de l’Economie Arseni Iatseniouk, du parti qui jusque là avait le plus grand nombre de députés au Parlement ukrainien, Batkivchtchina, la formation de Ioulia Timochenko, qui, elle, a déjà plus ou moins décliné.

Mais ces figures de la politique ukrainienne pourraient vouloir se réserver pour l’élection présidentielle. On a aussi évoqué le nom de Petro Porochenko, l’oligarque, député sans étiquette qui a été très actif dans le mouvement de contestation. La tâche n’est pas facile, c’est un exercice d’équilibriste car les manifestants ont prévenu qu’ils voulaient voir du sang neuf.

L’idée serait peut-être de former un gouvernement technique, avec des personnalités peu marquées, qui conduiraient le pays vers les élections du 25 mai.

 → A (RE)LIRE : Après sa révolution, l'Ukraine a désormais besoin d'argent

Divisions

Il y a aussi des craintes pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine, un pays divisé entre l'Est russophone et russophile, majoritaire, et l'Ouest nationaliste et ukrainophone. Cela fait dire aux commentateurs que le ministre de l’Intérieur par intérim, Arsen Avakov, originaire de Kharkov dans l’Est, pourrait être reconduit.

Le poste de ministre de l’Economie sera l’un des plus sensibles : le pays est au bord de la faillite et Moscou menace de suspendre son soutien financier. La question de l’aide occidentale est à l’ordre du jour avec la visite de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton qui se poursuit, mais aussi aujourd’hui celle du numéro deux du département d'État, William Burns.


 ■ ZOOM : La base navale russe de Sébastopol sur la sellette

Le changement de pouvoir à Kiev pourrait remettre en cause le statut de la base de Sébastopol en Crimée, où se trouve la flotte russe de la mer Noire et qui donne à la Russie un accès direct à la Méditerranée. Au printemps 2010, le président Ianoukovitch avait signé un accord prévoyant le maintien de cette base navale jusqu'en 2042, en échange d'une substantielle ristourne sur le prix du gaz facturé par Moscou.

Borys Tarasyuk, député du parti Batkivchtchina, la formation politique de Ioulia Timochenko, et ancien ministre des Affaires étrangères, estime qu'il faudra rapidement réviser cet accord.

Partager :