Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Un nez cassé pour un député toujours hospitalisé, trois blessés légers en tout, c’est le bilan de cette nuit de débats virulents pour une loi finalement adoptée aux forceps. Le mois dernier déjà, l’examen de cette loi fort opportune en plein scandale de corruption visant le gouvernement avait été prétexte à de violentes bagarres au Parlement.
Dans une tentative d’apaisement, le Parti de la justice et du développement au pouvoir, l’AKP, avait offert à l’opposition de remplacer ces amendements par une réforme constitutionnelle, mais personne ne l’avait suivi ; l’opposition préfèrera en effet attaquer comme elle l’a promis, devant la Cour constitutionnelle, ce texte qu’elle qualifie de « scélérat ».
Passage en force
Car, en annulant les effets d’une réforme libérale votée en septembre 2012, juges et procureurs seront désormais sous la coupe directe du ministère de la Justice. Suite aux vives critiques de l’Union européenne, l’examen du texte avait été provisoirement mis en sommeil, mais le Premier ministre Recep Tayip Erdogan a finalement choisi de passer en force, retirant dans la nuit deux des articles les plus controversés de cette loi pour en finir au plus vite, mais dans la douleur.