Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Camions militaires, pompiers et police sillonnent désormais les petites rues du village de Wraysbury à l’ouest de Londres. C’est la colère d’une habitante devant les caméras face au ministre de la Défense qui a provoqué ce branle-bas de combat. Depuis, Sue Burrows est un peu plus sereine mais poursuit son action dans le petit centre d’urgence organisé dans l’église du village et elle espère que les autorités ont désormais appris leur leçon.
« Nous sommes habitués aux inondations, explique cette dernière, nous en acceptons les risques, nous payons d’ailleurs plus cher pour assurer nos maisons, nous surveillons le niveau de la rivière, on ne peut pas être plus préparés localement aux crues. Le problème, c’est d’obtenir de l’aide au bon moment et j’espère que l’expérience de Wraysbury va changer les réflexes du gouvernement. »
Solidarité entre sinistrés
Pour le moment, c’est la solidarité qui maintient à flot le moral de ces villageois et la promesse du gouvernement de faire tout ce qu’il faut pour résister aux crues mais c’est l’après que redoutent les sinistrés : « Actuellement, nous ne pouvons pas modifier nos assurances à moins de payer plus de 10 000 livres, raconte une autre habitante. Ma maison est détrempée, je venais de faire des travaux, ça veut dire qu’il faut que je refasse entièrement la décoration. Et en attendant, où est-ce que je vais vivre ? Nous avons besoin d’aide à cause des effets à long terme de ces inondations… »
Bien conscient de ces implications coûteuses, le Premier ministre David Cameron a d’ailleurs décidé de demander l’aide financière de l’Union européenne. Après tout le référendum sur la sortie de l’UE n’est qu’en 2017.