Les inondations qui affectaient jusqu’alors le sud-ouest gagnent désormais le sud-est. Résultat : en plus des quelque 5 000 foyers déjà inondés depuis deux mois, 2 500 autres sont menacés notamment aux abords du château de Windsor car la Tamise a atteint des niveaux record.
La barrière de la Tamise mise en place dans les années 80 est restée fermée depuis lundi 10 février pour protéger les abords de Londres. Au total, 16 régions sont placées en alerte de niveau « sévère » ce qui veut dire que des vies sont en danger.
Dans ces régions,1 600 militaires sont mobilisés tandis que 20 000 sacs de sable supplémentaires ont été distribués dans les régions déjà touchées. La circulation des trains est interrompue sur plusieurs lignes. Certaines villes et villages sont coupées du reste du pays. Les images de gens se déplaçant en barque ou en canoë commencent à devenir familières.
Colère des Britanniques contre les autorités
La grogne des premières régions inondées s’est muée en colère généralisée contre des autorités. Elles sont accusées de ne pas avoir pris suffisamment au sérieux le problème. L’Agence pour l’Environnement est montrée du doigt d’autant que de façon assez habile le gouvernement a laissé ce week-end son secrétaire d’Etat aux collectivités locales rejeter l’entière responsabilité de cette mauvaise gestion sur cette agence et son patron, Chris Smith.
Depuis Lord Smith a répliqué en défendant ses experts et accuse lui le ministre des Finances d’avoir rogné sur le budget anti-inondations. Pendant ce temps d’autres partis politiques en profitent pour jeter de l’huile sur le feu, à commencer par le parti populiste, anti-européen Ukip. Son chef Nigel Farage a chaussé ses bottes en caoutchouc.
Ce dernier suit David Cameron comme son ombre sur le terrain des inondations en demandant que Londres consacre une partie du budget de l’aide internationale plutôt aux sinistrés des inondations sur le territoire britannique qu’aux Philippines ou en Inde. Nigel Farage qui, en passant, voudrait aussi que la Grande Bretagne bénéficie du Fonds de solidarité européen destiné aux Etats membres touchés par une catastrophe nationale.
Un budget consacré aux catastrophes insuffisant
David Cameron a finalement débloqué sur le tard 155 millions d’euros supplémentaires pour réparer les dégâts. Mais il l’a fait contraint par les images spectaculaires des inondations. Car le vrai problème est comme toujours une question d’argent.
En vérité, il n’y a jamais eu assez de fonds alloués pour pouvoir protéger tout le monde et le gouvernement doit prendre des décisions difficiles. La priorité est de sauver les personnes et leurs maisons tout en sachant que pour le Trésor le coût d’un système de protection contre les inondations doit être rentable.
D’où le dilemme du gouvernement qui se demande s'il faut vraiment protéger à tout prix les régions actuellement touchées dans le sud-ouest qui sont des terres inondables, peu habitées et sur lesquelles les gens se sont installés en toute connaissance de cause.