Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
On peut bien se demander à quoi sert ce genre de sommet Union européenne-Russie si les protagonistes n'ont rien à se dire. Bon gré mal gré, les Russes ont dû se rendre à l'évidence. L'éternel dossier de l'abrogation des visas n'avance pas. « Manque flagrant de volonté de la part des Européens », estime-t-on côté russe.
Le différend sur les taxes imposées de part et d'autres sur certaines marchandises est dans l'impasse et Bruxelles menace d'aller devant l'OMC. L'accord « ciel ouvert » entre les Vingt-Huit et la Russie est au point mort. Enfin, les négociations sur le partenariat stratégique entre Bruxelles et Moscou s'éternisent depuis 2008.
Terrain peu fertile
C'est sur ce terrain déjà peu fertile qu'est venu se greffer la crise ukrainienne. La Russie s'est senti agressée par le projet européen de partenariat oriental. A ses yeux, l'Europe est encore à la manoeuvre dans la crise politique ukrainienne actuelle.
« Peut-être nous expliquera-t-on cette ingérence lors du sommet de Bruxelles », a récemment déclaré le ministre russe des Affaires étrangères. Mais l'Union europénne ne veut pas négocier l'avenir de l'Ukraine avec la Russie. L'Ukraine n'est pas un Etat vassal. Pas question de négociation tripartite comme le réclame Moscou. Finalement il n'y a que sur le multilatéral : la Syrie, l'Iran, que le dialogue euro-russe est constructif.