Ukraine: les défenseurs des droits de l'homme vent debout contre des lois jugées liberticides

Quinze jours de prison pour l’installation non autorisée de tentes ou d’estrades dans des endroits publics, jusqu’à cinq ans de prison pour les personnes bloquant des bâtiments officiels… Au lendemain de l’adoption par le Parlement ukrainien de lois renforçant les sanctions contre les manifestants et introduisant, comme en Russie, la notion d’« agent de l’étranger », des protestations se multiplient aussi bien en Ukraine qu’à l’étranger.

Les ONG occidentales présentes en Ukraine, et visées directement par les nouvelles lois, ne mâchent pas leurs mots. Human Rights Watch estime que l’Ukraine « a fait en 20 minutes ce que la Russie a fait en deux mois après l’investiture de Poutine ». Pour Transparency International, la voie est désormais ouverte à la répression et à la dictature.

Le terme de « néo-dictature » est également employé par l’opposante emprisonnée Ioulia Timochenko. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, se dit, elle, « profondément préoccupée » par les textes votés « précipitamment » qui limitent les droits fondamentaux des Ukrainiens.

Situation « alarmante »

Le commissaire européen chargé de l’Elargissement, Stefan Füle, condamne la législation qui, selon lui, contredit les aspirations européennes de l’Ukraine. Enfin, le chef de la diplomatie suédoise, Carl Bildt, estime que la situation en Ukraine, qu’il juge « alarmante », devrait être discutée lundi lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles.


 ■ ANALYSE avec Annie Daubenton, journaliste, chercheur et spécialiste de l’Ukraine :

Annie Daubenton : en Ukraine, il y a «deux forces qui se mesurent».

 

 

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