Le pourcentage des Européens menacés de pauvreté est à la hausse : il a augmenté d’un point en quatre ans. Parmi les pays le plus touchés par le phénomène, la Grèce, l’Estonie, la Roumanie et la Bulgarie, où pratiquement la moitié de la population est concernée. A l’inverse, seuls 15% des habitants de la République tchèque sont affectés. En Finlande, en Suède, au Luxembourg et en France, les indicateurs sont plus élevés d’à peine deux à quatre points.
Derrière ces chiffres globaux, des réalités très variées. Pour entrer dans la catégorie de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion, il faut être confronté à au moins une des situations suivantes : faire face à un risque de manque d’argent, subir une privation matérielle sévère, ou vivre dans un ménage à très faible intensité de travail. «Entre les différents pays, le visage de la pauvreté est très différent puisque le taux de pauvreté est fixé en fonction du niveau de vie médian des populations, explique Louis Morin, directeur de l'Observatoire des inégalités. Les pauvres de Grèce sont beaucoup plus pauvres que les pauvres de Norvège… mais massivement, ce qui rassemble les populations démunies de tous ces pays… c’est le niveau de diplôme… les familles monoparentales… les populations migrantes qui partout en Europe sont parmi les moins favorisées … »
Certes, les risques cités plus haut vont souvent de pair, mais, selon Eurostat, c’est le premier, celui de « pauvreté monétaire » qui concerne la plus grande partie de la population européenne : 17%.
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