Royaume-Uni: David Cameron limite les aides sociales aux ressortissants de l'UE

Le Premier ministre britannique vient d’annoncer une série de mesures pour rendre l’accès aux aides sociales plus difficile aux immigrants originaires des pays de l’UE. Un durcissement pour répondre à l’inquiétude des Britanniques qui craignent une arrivée massive de Roumains et de Bulgares après la levée des restrictions à la libre circulation des travailleurs de ces deux pays à partir du 1er janvier prochain.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

David Cameron dit vouloir lutter contre le tourisme social et l’arrivée potentielle de 70 000 migrants chaque année en Grande-Bretagne une fois levées les limites en vigueur depuis 2007, année où la Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l’Union européenne. Face à un vent de panique, le Premier ministre conservateur annonce donc que les arrivants en provenance de l’Union européenne devront attendre trois mois avant de prétendre aux allocations chômage.

Si ces migrants ne prouvent pas qu’ils ont une chance réaliste de trouver un emploi, ils perdront leurs indemnités de chômage et leurs aides au logement. Ceux qui ne cherchent pas activement un emploi ou qui mendient et dorment dans la rue seront expulsés et seront interdits sur le territoire britannique pendant un an.

David Cameron remet aussi en cause le principe central de libre circulation au sein de l’Europe, le leader conservateur dit vouloir en modifier les règles pour limiter l’installation de ressortissants des pays les plus pauvres dans les pays les plus riches.

Ressentiment populaire

Ce durcissement de ton répond au ressentiment de la population britannique contre les immigrés dans un climat d’austérité économique.

Il s’explique aussi par la tenue des élections européennes en mai prochain, lors desquelles le parti conservateur pourrait perdre des voix face au Ukip, un petit parti anti-européen et anti-immigration, en pleine ascension.

→ A (RE)ECOUTER : L'Ukip, le parti qui attire les votes anti-européens des Britanniques

David Cameron sait que cette rhétorique va lui valoir des remontrances de la part de Bruxelles. Mais en réalité, il ne serait pas mécontent d’apparaître en porte-à-faux et de faire de la résistance face à des institutions européennes qui sont rejetées voire détestées par de nombreux Britanniques.

Partager :