Chômage des jeunes: «Il y a urgence» pour Hollande

François Hollande recevait mardi à Paris 24 des 28 chefs d'états et de gouvernements européens pour faire le point, quatre mois après la conférence de Berlin, sur les engagements qui avaient été pris pour lutter contre le chômage des jeunes en Europe. La gravité de la situation est aujourd'hui pleinement prise en compte, et, une fois n'est pas coutume, le calendrier budgétaire européen s'est adapté à l'urgence.

Ils ont parfois l'impression d'être les sacrifiés des plans d'austérité. Les jeunes européens, dont 5,6 millions de moins de 25 ans sont au chômage, s'interrogent encore sur le décalage entre les intentions et les faits, comme l’explique Sophie Binet, chargée de l'emploi des jeunes à la CGT : « Les chefs d’Etat européens doivent se rendre compte de la situation sociale en Europe », insiste la syndicaliste. « Il faut arrêter de considérer les jeunes comme un coût, mais comme un investissement pour l’avenir. En tournant le dos à sa jeunesse, l’Europe sacrifie son avenir et le progrès social. C’est là-dessus que l’on veut tirer la sonnette d’alarme.»

Un signal visiblement entendu par les dirigeants européens qui ont mis sur la table 45 milliards d'euros d'ici à 2015, avançant plusieurs propositions concrètes au niveau de la formation, de l’insertion dans l'emploi, et de l’aide à la création d'entreprise.

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Le défi de l'Union européenne

Une mobilisation inédite, justifiée par Martin Schulz, le président du Parlement européen, par l’ampleur de la tâche. « Le chômage des jeunes est le défi de l’Union européenne », a-t-il déclaré au micro de RFI. « Une société qui a un dispositif pour sauver le système monétaire doit aussi être capable de donner une perspective durable et crédible à la prochaine génération. » La garantie jeunesse européenne doit maintenant se concrétiser. Chaque Etat doit avoir présenté sa réponse au chômage des jeunes dans son pays avant la fin de l'année.

Pour François Hollande, les décisions prises durant ce sommet peuvent être résumés en trois mots. « Rapidité, car il y a urgence, solidarité car on ne peut pas abandonner une génération, et qualité, car il faut proposer des emplois et des formations qui correspondent à de véritables perspectives pour les jeunes », a-t-il martelé. Il conditionne cependant la réussite de cette mobilisation au retour de la croissance, rappelant le besoin, « au plan européen et national » de « soutenir l’activité, créer de la richesse, améliorer notre compétitivité. »

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