Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
Certes, officiellement, Bidzina Ivanichvili ne sera plus en politique. Après la défaite du parti présidentiel lors des parlementaires il y a un an et celle de son candidat à la présidentielle de dimanche dernier, M. Ivanichvili estime avoir accompli sa mission. Mais ce retrait ne semble que formel.
Un homme de paille au pouvoir ?
L’oligarque a toujours dit détester la politique et ne s’y être lancé que pour retirer le pouvoir des mains du président Saakachvili et de son parti, qu’il accuse de dérive autoritaire. Mais en imposant son successeur à la tête du gouvernement, il confirme ce que tout le monde pensait dans l’ex-république soviétique, à savoir que le Premier ministre ne sera que son homme de paille.
Irakli Gharibashvili, 31 ans, doit tout à M. Ivanichvili. Il est devenu au cours des années 2000 l’homme de confiance du milliardaire au sein de sa fondation Cartou, qui gère ses activités philanthropiques en Géorgie.
En tant que premier ministre, Gharibashvili sera l’homme clé du système politique géorgien, les amendements constitutionnels adoptés depuis 2010 ayant réduit les attributions du chef de l’Etat. Sa désignation à la tête du gouvernement rassure une partie des Géorgiens et de l’hétéroclite coalition au pouvoir, qui ne tient que par l’autorité d’Ivanichvili. Mais d’autres s’inquiètent de voir que l’homme fort du gouvernement sera un milliardaire, sans fonction officielle.