Avec notre envoyée spéciale à Lampedusa, Juliette Gheerbrant
Frontex, la convention de Dublin, tout cela semble bien abstrait à la plupart des Lampédusiens. Ils savent qu’il y a des radars et que ça coûte cher, mais ce qui revient vite dans les conversations, ce sont les difficultés économiques que décrit Mario, retraité : « Nous, personne ne nous aide. Pour l’essence, qui coûte 50 centimes de plus que sur le continent, et l’électricité, qu’on paye plus cher que partout ailleurs dans le pays ! Comment on fait nous pour s’en sortir ? ».
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L’autre grande difficulté à Lampedusa, c’est l’isolement de l’île, notamment l’hiver, avec de lourdes conséquences sur la pêche, comme l’explique Lidia : « A cette période il y a des fois de graves crises, parce que le bateau de Sicile ne vient pas à Lampedusa, à cause du mauvais temps vous comprenez. Et alors, les pêcheurs qui sortent en mer, qui ramènent du poisson, combien de fois l’an dernier est-ce qu’ils ont du rejeter le poisson à l’eau, parce que le bateau de transport n’arrivait pas ! » .
Manuel Barroso, Lidia ne sait pas qui c’est, mais elle est convaincue d’une chose, c’est que rien ne changera. Toute cette agitation, c’est juste pour faire du scoop, dit-elle, on nous utilise, et dans dix jours, tout sera comme avant.
Mesures de l'UE
Face à cette tragédie de Lampedusa, l'UE va fournir une aide à l'Italie mais pour le moment, le président de la Commission n'a pas donné de précisions sur la nature de cette assistance. Quant aux autorités italiennes, elles souhaiteraient que les procédures de droit d'asile soient assouplies au niveau européen pour que les migrants qui arrivent en Italie puissent s'installer rapidement dans d'autres pays de l'Union.