Avec notre envoyé spécial à Luxembourg,
Cette réunion, en effet, aura été décevante. Hormis des regrets et condoléances déjà entendus ailleurs à chaque naufrage d’embarcation de fortune en Méditerranée, les vingt-huit ministres de l’Intérieur n’auront absolument rien décidé de concret si ce n’est la constitution d’un groupe de travail confié à la diligence de la Commission européenne et chargé de déterminer par quels moyens l’on pourrait éviter toute nouvelle catastrophe maritime.
Le commissaire européen aux Affaires intérieures, la Suédoise Cecilia Malmström, était arrivée ici en laissant l’idée d’une vaste opération de sécurisation d’une zone maritime qui, selon ses propos, devrait s’étendre de Gibraltar à Chypre.
Outre le caractère démesuré de semblables projets – pas moins de 3 500 kilomètres séparent ces deux points - personne ici ne voit d’où sortiraient les fonds, ni les moyens techniques et humains pour le mettre en œuvre. D’ailleurs, on n’en comprend pas vraiment l’objectif précis.
→ A (RE) LIRE : L'Europe pressée d'agir après le drame de Lampedusa
Ce n’est donc pas encore aujourd‘hui que l’on est sorti du casse-tête qui consiste à vouloir freiner l’immigration clandestine tout en assurant une sécurité maritime accrue et des conditions des centres d’accueil, ce qui ne peut pas ne pas avoir un effet incitatif sur les candidats migrants. Et pour la grande politique paneuropéenne de l’immigration, eh bien, on attendra !