Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy
On attendait un test. C’est un véritable revers que le parti social démocrate au pouvoir vient de subir à l’issue des municipales de dimanche. Les socialistes ont largement gagné en voix et en nombre de municipalités, alors que le parti communiste sort son épingle du jeu et reconquiert le sud rural.
La victoire triomphale du socialiste Antonio Costa à Lisbonne, pour son troisième mandat et celle inattendue d’un indépendant à Porto, renforcent l’idée du changement souhaité par les Portugais. Le très impopulaire Premier ministre Pedro Passos Coelho devra faire une analyse nationale d’un scrutin local qui lui est particulièrement défavorable.
Mais le chef du gouvernement n’a pas l’intention de démissionner. Il s’est engagé à poursuivre la politique d’austérité menée sous le contrôle de la troïka de l’aide internationale, qui a octroyé un prêt de 78 milliards d’euros au pays. Malgré une grave crise politique en juillet, malgré les désaveux successifs de la Cour constitutionnelle contre ces mesures impopulaires.
Pourtant, chaque soubresaut politique entraîne une envolée des taux de la dette du pays, qui implique à son tour de nouvelles mesures d’austérité, sur fond de rumeurs persistantes d’un nouveau plan de sauvetage. Un plan pour l’instant démenti.