Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
La Bavière renoue avec ses traditions. Dans ce bastion conservateur, les chrétiens-sociaux (CSU) décrochent à nouveau, comme durant plusieurs décennies, la majorité absolue avec 49% des voix.
Un succès encourageant pour les chrétiens-démocrates (CDU) d’Angela Merkel, surtout dans cette région de 12 millions d’habitants. Il faut dire que 84% des Bavarois étaient satisfaits de la situation économique dans leur land prospère. Un résultat qui ne pousse pas à changer le gouvernement régional.
Mais il y a un bémol pour Angela Merkel dans ce résultat : le parti libéral au pouvoir avec la chancelière à Berlin recule fortement en Bavière, et n’est plus représenté au parlement bavarois.
Au niveau national, d'après les sondages, son avenir reste d'ailleurs incertain. Le risque pour la chancelière, c'est que des électeurs conservateurs prêtent en quelque sorte leur voix aux libéraux et affaiblissent le score des chrétiens-démocrates.
Quant aux sociaux-démocrates, ils progressent légèrement dans une Bavière qui ne leur est guère favorable et sauvent ce soir la face. Mais leurs alliés écologistes confirment les pertes annoncées par les sondages.
Pour ces alliés naturels - le SPD et les écologistes -, le bilan du scrutin ne permet donc pas de crier victoire et laisse mal augurer d’une bonne surprise dimanche prochain, où l'enjeu est de mettre fin au règne d’Angela Merkel.
L’heure est maintenant au chacun pour soi et à une campagne de tous les instants. Les deux grands partis veulent obtenir le score le plus important pour se présenter en bonne posture s'ils doivent bon gré mal gré, comme en 2005, gouverner ensemble.
Les petits partis tâcheront quant à eux de sauver les meubles, surtout les alliés libéraux d’Angela Merkel dont la présence au sein du prochain Parlement est tout sauf assurée.
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