Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Si Moscou avait été la Russie, un seul tour n’aurait pas suffi à Vladimir Poutine pour se faire élire lors de la dernière présidentielle. Le chef de l’Etat n’avait décroché que 47% des voix dans la capitale. Un second tour, c’est ce qu’espère obtenir aujourd'hui son plus farouche opposant, Alexeï Navalny. Le charismatique avocat, qui a pris la tête de la contestation depuis les manifestations massives de l’hiver 2011-2012, a mené une campagne très active depuis qu’il a été libéré contre toute attente cet été, au lendemain de sa condamnation à cinq ans de prison pour détournement de fonds.
► A (RE)ECOUTER : - Alexeï Navalny en campagne pour la mairie de Moscou
L’opposant, entouré de centaines de jeunes volontaires, a mené une campagne à laquelle les Russes n’étaient plus habitués. Le score qu’il réalisera aujourd’hui sera un indicateur de l’état de l’opposition, qui marquait quelques signes d’essoufflement ces derniers temps.
Face à lui, le maire sortant est donné largement en tête. Sergueï Sobianine, qui a mené une campagne plus terne, a aussi multiplié les initiatives pour séduire les Moscovites, créant par exemple des zones piétonnes ou lançant une grande rénovation du centre-ville. Cette élection doit permettre à ce bureaucrate, proche de Vladimir Poutine et nommé par le Kremlin, il y a trois ans, d’asseoir sa légitimité. Des plans que l'opposant Navalny, qui a acquis une stature politique au cours de ces quelques semaines de campagne, espère aujourd'hui contrecarrer.
► A (RE)ECOUTER : - L'immigration, thème phare de la campagne des municipales à Moscou