Les Français préfèrent que le gouvernement s'occupe de la politique intérieure, en cette période de rentrée. Ils sont ainsi environ 60% à s'opposer à une intervention française en Syrie. Même dans le cadre de l'ONU, les Français disent «non», même si c'est moins unanimement. Alors pourquoi une telle opposition?
« Dans toutes les enquêtes on montrait que, depuis que l’on envisage des frappes contre la Syrie, une majorité de Français s’y opposent. Dans notre sondage qui a été réalisé la semaine dernière et d’autres sondages plus récents l’ont confirmé, on a à peu près 60% des Français qui se disent opposés à une participation française à des frappes militaires sur la Syrie» explique Damien Philippot, de l'institut de sondages Ifop.
Une intervention avec l'ONU remporte une adhésion plus forte
«Ce qui est intéressant, c’est de voir qu’il y a quand même un décalage dans l’opinion des Français, selon qu’on leur pose la question dans le cadre d’une intervention de l’ONU. Si l’ONU décide d’intervenir, dans ce cas-là l’adhésion est un peu plus forte. Si en revanche on est dans une situation où la France interviendrait seule – avec les Etats-Unis en tout cas – mais sans l’aval de l’Onu, dans ce cas-là, l’adhésion est vraiment minoritaire.
Une fois l'intervention lancée, les Français pourraient se rallier
Mais, et c'est habituel dans ce genre de conflit, même si au départ l'opinion publique est réticente, « le simple fait de lancer une intervention et de mobiliser les Français autour de l’engagement de leur armée sur un conflit, fait qu’il y a en général une progression tout de même de l’adhésion » ajoute Damien Philippot.
Pour le sondeur, malgré l'opposition, à priori, une fois une intervention militaire lancée, il y a généralement un ralliement des Français autour de leur armée. C'est peut-être là-dessus que compte François Hollande dans les prochaines semaines.