On l’a appelé « la fusée texane » pour ses performances, « cash machine » pour les millions de dollars qu’il gagnait et qu’il faisait gagner ou encore « Le parrain », pour l’emprise qu’il a exercée dix années durant sur le cyclisme mondial. Aujourd’hui, on l’appelle le tricheur : le 17 janvier dernier, Lance Armstrong, sept fois vainqueur du Tour de France, avouait s’être dopé.
C’est donc une odyssée humaine que raconte le documentaire d’Alex Gibney : rage de vaincre, conquête des cimes, cancer foudroyant, et puis le retour du héros, célébré par la foule, les contrats qui pleuvent, et enfin les doutes, l’enquête, les aveux, après plusieurs années de mensonges et la chute.
Cette histoire hors normes, Gibney la raconte à la façon d’une tragi-comédie. À lui, aussi, le cycliste a menti plusieurs années durant et le cinéaste, en démontant pièce par pièce le système Armstrong, explique aussi comment il a pu être manipulé. Car en fin de compte c’est bien d’une guerre dont il est ici question, d’une guerre économique, menée à coup de billets verts, de menaces et de procès. À des années-lumière des flonflons du Tour de France.