Roumanie: Vladimir Ghika, le «grand vagabond apostolique», béatifié à Bucarest

Descendant princier, diplomate et infatigable soutien aux déshérités, de la banlieue parisienne à l'Europe de l'Est, le prêtre roumain Vladimir Ghika, mort dans les geôles communistes en 1954 a été béatifié samedi à Bucarest. Retour sur l’histoire singulière de ce prêtre.

Vladimir Ghika est mort en 1954 sous la torture dans la plus sinistre des prisons politiques roumaines. Il avait 80 ans. Né à Constantinople dans une famille princière orthodoxe, il a fait ses études en France, où il s'est converti au catholicisme. Il a été ordonné prêtre à Paris en 1923, à l'âge de 50 ans.

Grand voyageur, diplomate du Vatican, il parcourt le monde, fondant notamment le premier dispensaire gratuit en Roumanie. Il sera également reçu par l'empereur du Japon. Le pape Pie XI l'appelait le « grand vagabond apostolique ».

Une béatification qui se veut un signe de paix

Il se lie d'amitié avec l'écrivain Paul Claudel et s'installe en 1927 dans une baraque de fortune à Villejuif, dans la banlieue parisienne, pour créer un petit dispensaire. Quand éclate la Seconde Guerre mondiale, il est en Roumanie pour fonder une léproserie. Il y restera pendant la durée de la guerre et ensuite, jusqu'à son arrestation après la guerre.

Arrêté, torturé il s'éteint veillé par un juif, un musulman et un orthodoxe. Il a essayé jusqu'à son dernier souffle de réunir les Eglises. Sa béatification doit être vue, selon l'église, comme un signe de paix et de réconciliation. 8000 personnes ont assisté à la cérémonie à Bucarest, dont de nombreux prélats français qui avaient fait le déplacement.

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