Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Le parquet soupçonne Alexeï Navalny et des membres de son équipe d’avoir reçu de l’argent de plus de 300 compagnies étrangères ou personnes physiques issues de 46 pays, via Yandex-Dengui, un système russe de paiement sur internet. Or, la législation russe interdit aux candidats à une élection de recevoir des financements étrangers pour mener campagne.
Les enquêteurs du parquet se sont fondés pour cela sur les adresses IP des donateurs. Mais ces affirmations sont mises en doute par la porte-parole de Yandex, qui explique qu’il est impossible de déterminer la nationalité des donateurs via une adresse IP. Rien n'empêche par ailleurs les centaines de milliers de citoyens russes vivant à l'étranger ou s'y trouvant en vacances de faire des dons via ce système.
L’équipe de Navalny dénonce une nouvelle opération de dénigrement de son candidat qui mène une campagne très active, allant quotidiennement à la rencontre des Moscovites.
Cette campagne n'a effectivement rien d'un long fleuve tranquille pour le principal concurrent au maire sortant, condamné en première instance à 5 ans de prison pour détournement de fonds au lendemain de son enregistrement en tant que candidat. Il est actuellement en liberté conditionnelle, en attendant de savoir si son appel sera accepté.
« Le financement de notre campagne est juridiquement irréprochable. Tous les règlements sont vérifiés par la commission électorale locale », a écrit Alexeï Navalny sur son blog.
L’institution qui chapeaute le scrutin affirme, de son côté, que la candidature de Navalny ne peut être annulée que sur décision de justice.