Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
Dans la salle d’audience, bondée à craquer, les familles des victimes ont applaudi la sentence : prison à perpétuité pour les trois principaux accusés. Ces sympathisants d’extrême droite ont été reconnus de meurtres racistes, contre six personnes d’origine rom. Le quatrième complice, le chauffeur du commando, a été condamné à treize ans.
Des crimes particulièrement odieux. Les tueurs ont notamment incendié la maison d’une famille tzigane avec des cocktails Molotov. Puis ils ont tiré, à bout portant, sur le père de famille et sur son fils de 4 ans qui tentaient de fuir dans le jardin.
Il reste beaucoup de zones d’ombres dans cette affaire. L’un des condamnés avait servi d’informateur aux services secrets et curieusement les services ont cessé de l’employer, deux mois avant le premier crime. D’autre part, le dossier du procureur révèle que ces tueurs voulaient créer une armée privée et inciter à la guerre civile, ce qui équivaut à du terrorisme. Mais cette charge n’a pas été retenue contre les accusés.
Les avocats de la défense vont faire appel. Le ministre des Ressources humaines et de l'intégration sociale, Zoltan Balog s'est félicité de ce jugement et il espère qu'il sera confirmé en deuxième instance. « Cela renforce la conviction que les auteurs de crimes racistes ne peuvent échapper à la loi. Les meurtriers barbares doivent recevoir une peine qui correspondent à leurs actes », a t'il ajouté.