Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
La clé du terrible accident ferroviaire semble bien être un appel téléphonique. C'est ce qu'ont confirmé les enquêteurs en charge de l'affaire, et ce dans le plus grand détail. Un appel téléphonique qui dure précisément 1 minute et 40 secondes. Il provient de l'intérieur du train, et celui qui appelle est le contrôleur, il demande au conducteur de s'arranger pour s'arrêter sur telle voie à une prochaine gare.
Appeler le conducteur en plein trajet est strictement interdit, et le contrôleur du train le fait au pire moment, au cours de cette poignée de minutes où le conducteur doit précisément commencer à ralentir et passer de 200 km/h à 80 km/h. Or, il ne fait rien, il parle au téléphone, il ne fait même pas attention au signal lumineux qui l'avertit de la proximité du virage d'A Grandeira, celui du déraillement qui causera la mort de 79 passagers.
Selon le règlement, le fatidique appel téléphonique n'aurait pas dû avoir lieu, le contrôleur plaide non coupable, et le conducteur invoque, lui, une « étourderie ». Ce sera bien sûr à la justice de trancher.