Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Les deux boîtes noires de la motrice du train qui a déraillé à proximité de Saint-Jacques-de-Compostelle ont commencé à parler. Mystérieuses jusqu'ici, les circonstances et les raisons du pire accident ferroviaire de ces 70 dernières années commencent désormais à s'éclaircir peu à peu.
Celles-ci révèlent qu'au moment fatidique, le conducteur parlait sur son téléphone professionnel avec un collègue qui se trouvait en gare. Apparemment, le machiniste consultait en même temps un document ou un plan qui n'avait rien à voir avec le parcours. On sait aussi que quelques secondes avant le déraillement, le train filait à 192 km/h. Francisco Garzon a alors freiné comme il a pu, parvenant à réduire la vitesse à 153 km/h. Mais ce geste désespéré a été bien trop tardif pour éviter l'accident.
Lors de son audition face au juge, le conducteur s'était bien gardé d'évoquer ces éléments. Il avait simplement admis ne pas avoir reconnu l'endroit où il se trouvait. Une nouvelle fois, il va devoir s'expliquer devant le juge.