La Grèce cherche à taxer le patrimoine foncier de l'Eglise orthodoxe

L'Eglise grecque sommée de payer des impôts sur son patrimoine foncier. Voilà une mesure qui pourrait trouver grâce aux yeux de l'opinion publique. Le gouvernement a annoncé la création d'une nouvelle institution. Mais de nombreuses questions restent en suspens.

Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot

Une société immobilière détenue à la fois par l'Eglise et par l'Etat : voilà la solution annoncée par les autorités pour lever des impôts sur les propriétés foncières de l'institution orthodoxe : les biens immobiliers de l'Eglise seraient transférés pour 99 ans à cette nouvelle société.

Mais comment identifier ces biens immobiliers ? Car la Grèce n'a toujours pas de cadastre et l'Eglise elle-même est bien incapable de dire tout ce qu'elle possède. Structure décentralisée, l'Eglise orthodoxe est composée de multiples diocèses qui fonctionnent en toute autonomie. Et en raison de l'évolution des frontières du pays jusqu'au XXe siècle, certains diocèses ne dépendent même pas de l'Eglise de Grèce mais d'autres Eglises, comme par exemple le patriarcat d'Istanbul.

Le mont Athos, un paradis fiscal

Sans parler des monastères, qui n'ont aucun compte à rendre au Saint-Synode, l'organe central – et encore moins le mont Athos, un paradis fiscal où une vingtaine de monastères gèrent en toute opacité de considérables patrimoines immobiliers.

On peut donc s'interroger sur la finalité de cette nouvelle société immobilière. D'autant que jusqu'à présent, les lieux de culte restent épargnés par l'impôt immobilier extraordinaire décidé il y a deux ans. Seuls les bâtiments de l'Eglise soumis à une exploitation commerciale sont tenus de verser un impôt.

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