Ukraine: une nuit au poste et des amendes pour trois Femen et un photographe à Kiev

Après une nuit au commissariat suivi d'un procés immédiat, hier dimanche 28 juillet, les trois militantes Femen et le photographe russe, ex-AFP ont été condamnés à des amendes par le tribunal de Kiev. Samedi 27 juillet 2013, en marge de la visite en Ukraine du président russe Vladimir Poutine, pour le 1 025ème anniversaire de l'introduction du christianisme dans la Russsie kiévienne, les Femen annonçaient sur leur compte Twitter et sur Tumblr l'enlèvement à Kiev de trois de leurs militantes, Iana Jdanova, Alexandra Shevchenko et Oksana Chatchko, ainsi que Dmitri Kostioukov, un ex-photographe de l'Agence France-Presse (AFP). Ils s'apprêtaient  à manifester contre M. Poutine. D'après leur avocat Me Yaroslav Yatsenko, les militants ont passé la nuit dans un commissariat de police après avoir « été battus ».

Avec AFP,

Locaux endommagés par un incendie à Paris la semaine dernière ; violente attaque il y a quelques jours dans les locaux du mouvement à Kiev, de Viktor Sviatski - présenté comme le « consultant politique » des Femen - ; samedi 27 juillet, c'est au tour de la dirigeante des Femen en Ukraine, Anna Hutsol, d'être violentée et frappée au visage dans un café à Kiev, avant de se faire voler son ordinateur.

Le même jour, selon leur avocat Me Yaroslav Yatsenko, « Oksana Chatchko, Alexandra Shevchenko, Iana Jdanova
et Dmitri Kostioukov, un ancien photographe de l'AFP sont emmenés en voiture vers un lieu inconnu par des hommes en civil 
», alors qu'ils étaient en route pour manifester contre la visite en Ukraine du président russe Vladimir
Poutine. Ils seront battus. « Ils nous ont ensuite remis à la police et les policiers nous ont dit que c'étaient des membres du SBU (services spéciaux ukrainiens) », a indiqué le photographe à sa sortie du tribunal.
 

Un procès pour hooliganisme et refus d'obtempérer face à la police

Pour les Femen, il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une tentative d'intimidation avant la visite du président russe. Le mouvement a mis sur le compte des services spéciaux russes et ukrainiens ces attaques. De son côté, un porte-parole de la police, Igor Mikhalko, a démenti que ces personnes aient été « enlevées », assurant : « Une patrouille de police a vu vers 13 heures GMT trois jeunes femmes seins nus avec des inscriptions sur leurs corps et un homme qui les prenait en photo [...] Ils ont refusé d'obtempérer et ont été interpellés et emmenés dans un commissariat. »
 

Sur leur site, elles indiquent que la police n’a répondu à leur appel que trois heures après cet enlèvement. Selon leur avocat, Dmitri Kostioukov est  « blessé à la tête ». Avec Oksana Chatchko, ils ont « dû être emmenés à l'hôpital samedi avant de passer la nuit au poste », a-t-il ajouté.

A l'isssue d'un procés à huit-clos qui a duré toute la journée, les trois femmes inculpées de hooliganisme mineur ont été condamnés à verser un équivalent de 8 euros, tandis que M. Kostioukov accusé de ne pas avoir obtempéré aux injonctions de la police est condamné à une amende de 13 euros, a précisé leur avocat.
 

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