Son comité de soutien dénonce un acharnement. Ce lundi matin, devant le tribunal cantonal de M’Saken, dans la banlieue de Sousse, Amina comparaissait donc pour outrage envers un fonctionnaire public et diffamation. Des délits passibles de respectivement un an et six mois de prison ferme.
Selon ses avocats, les raisons de ces nouvelles inculpations ne sont pas très claires. C’est le directeur de la prison de Sousse, où Amina est emprisonnée, qui aurait porté plainte contre elle. Une des gardiennes l’accuserait d’être intervenue dans une altercation avec une autre détenue et de l’avoir insultée.
Cas de torture
« Il s’agit là d’une affaire fabriquée de toutes pièces pour la garder en prison », assure Mounir Sbouï, le père d’Amina. Avec ces charges, son comité de soutien craint en réalité qu’on essaie de faire taire la jeune fille qui s’est confiée récemment à l’un de ses avocats, lui signalant des cas de torture au sein même de l’établissement.
Le tribunal de cantonal de M'saken (à 150 km au sud de Tunis) a donc mis son jugement en délibéré au 29 juillet. Amina n’est pas prête de sortir de prison. Elle risque encore d’être inculpée de profanation de sépulture pour avoir tagué le mur du cimetière de Kairouan, un délit passible de deux ans d’emprisonnement.