Grèce : mobilisation en demi-teinte pour la grève générale

Nouvelle journée de contestation, ce mardi 16 juillet, en Grèce. Tous les services publics étaient perturbés. Les fonctionnaires se sont de nouveau mobilisés pour dénoncer le projet du gouvernement de supprimer des milliers d'emplois dans la fonction publique. Une réforme imposée par l'Union européenne et le Fonds monétaire international, en échange d'un soutien financier. Les Grecs étaient encore des dizaines de milliers dans les rues du pays, mais ils étaient quand même moins nombreux que lors des derniers rassemblements.

Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot

Est-ce parce que l'appel à la grève tombe au milieu de l'été ? La mobilisation en tout cas était en demi-teinte ce mardi 16 juillet. Il faut dire qu'en trois ans et demi d'austérité continue, les Grecs n'ont jamais vu leur protestation porter leurs fruits.

Toutes les mesures de rigueur exigées par la Troïka en échange des prêts financiers ont été adoptées, le plus souvent par de très courtes majorités à l'Assemblée, et en dépit de leur caractère très impopulaire.

Le comble, c'est que l'objectif de cette politique n'a pas été atteint : le FMI a lui-même reconnu ses erreurs de calcul cet hiver. Le pays traverse actuellement sa sixième année consécutive de récession, et le poids de la dette dans les comptes publics ne s'est pas du tout allégé.

L'heure est au découragement, les Grecs se sentent impuissants et dépassés par ce qu'ils appellent une « thérapie de choc ». 26% de la population active est au chômage, et ceux qui ont encore un emploi, alors que les salaires ont baissé de 40% en moyenne, peuvent difficilement se permettre une journée de grève.

Les Grecs ne sont donc pas descendus en masse dans les rues du pays, mais cela ne signifie pas pour autant que la colère est retombée.

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