Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy
Il aura fallu deux essais pour adopter la loi d’amnistie au Parlement du Kosovo. La semaine dernière, la loi avait été rejetée par les députés contre l’avis du Premier ministre. En cause, un article qui amnistiait les crimes de sang, et surtout le refus des parlementaires d’amnistier en bloc tous les crimes commis au Kosovo, y compris par des proches du pouvoir. Ces articles litigieux ont donc été supprimés.
Le Kosovo était sous forte pression internationale de la part des Etats-Unis et de l’Europe, car cette loi a pour but de permettre l’intégration des Serbes dans le Kosovo. Les Serbes du Nord, qui ne reconnaissent pas l’indépendance du Kosovo, avaient érigé des barricades et participé à des manifestions contre les autorités de Pristina, des actes condamnables.
Aujourd’hui, l’heure est aux négociations et il faut garantir aux Serbes qu’ils ne seront pas inquiétés pour leurs opinions. Le vote de la loi ouvre la porte à la poursuite des négociations, qui doivent se traduire, entre autre, par la progression de la Serbie et du Kosovo sur le chemin de leur intégration européenne.