Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Gezi, c'est fini. Les opposants au projet cher à Recep Tayyip Erdogan peuvent être satisfaits : ils ont non seulement remporté une importante bataille juridique, mais aussi une belle victoire psychologique contre l'homme fort de la Turquie. Pour la première fois depuis plus d'une décennie qu'il est au pouvoir, le Premier ministre doit accepter de faire marche arrière.
En effet, la décision rendue par ce tribunal local confirme une première mesure de suspension prise au tout début des manifestations et rejette un recours introduit par le ministère de la Culture et du Tourisme. Elle est cette fois sans appel au sens propre du terme et annule définitivement la transformation du parc Gezi. Pis : elle bloque et interdit l'ensemble du projet de mise en zone piétonne de la place Taksim.
Les autorités sont sanctionnées pour ne pas avoir demandé l'avis des organismes de protection du patrimoine et de préservation des espaces verts, en plus de ne pas avoir consulté les commerçants et les professionnels du quartier.
Reste à savoir si cet arrêté suffira à mettre un terme à la mobilisation qui ne faiblit pas et réclame, bien au-delà du parc Gezi, le départ du Premier ministre.