Avec notre correspondant à Sofia,Alexandre Lévy
La capitale bulgare vibre aux sons des sifflets et des tambours depuis bientôt deux semaines. Tous les jours, des dizaines de milliers d'hommes et de femmes de tous âges défilent dans le centre de Sofia pour demander la démission d'un gouvernement à peine élu. Le Premier ministre Plamen Orecharski a été investi le 29 mai dernier.
Des manifestations qui se déroulent toujours dans la bonne humeur, aux cris de « mafia », « démission », et surtout « ordures rouges », en référence au passé communiste des socialistes au pouvoir.
Le matin, les manifestants viennent conspuer les députés devant le Parlement : « Je veux que ces gens s'en aillent. Ils ne représentent personne, explique Oleg, un réalisateur de 53 ans. Et depuis qu'ils sont au pouvoir, ils n'ont cessé de se moquer de nous ».
Une « révolution de juin » ?
Tous tiennent à préciser qu'ils ne sont pas là parce qu'ils sont pauvres, comme c'était le cas avec les manifestants de février dernier. « Moi, souligne une Bulgare, je n'ai pas de problèmes pour payer mes factures. Mais je voudrais que cela soit le cas pour tout le monde dans ce pays. »
On parle déjà de la « révolution de juin ». Son étincelle a été la nomination de Delian Peevski, un oligarque de 32 ans, à la tête du contre-espionnage bulgare. Depuis, le Premier ministre a fait marche arrière, sans pour autant calmer la colère populaire. Acculé par les manifestations, sans majorité au Parlement, boycotté par l'opposition, le gouvernement est plus que jamais à la peine.