Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Le prisonnier le plus célèbre de Russie a reçu de nombreuses cartes postales sonores pour son cinquantième anniversaire, adressées par des personnalités de l’opposition, des journalistes, des hommes d’affaire ou de simples inconnus. Certains redoutent, à l’instar du principal intéressé, un troisième procès Khodorkovski, à un moment où l’on observe un tour de vis de la part du pouvoir, comme le souligne le journaliste et petit fils de dissidents soviétiques, Filipp Dziadko.
« Nous vous écrivons cette lettre au moment où, en Russie, des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers de personnes injustement condamnées sont en prison, déplore celui-ci. Actuellement, Alexei Navalny est jugé. C'est ce avec quoi nous vivons et ce qu'il est impossible d'accepter. Et c'est aussi votre histoire ».
Documentaire à charge
Lundi, la chaîne NTV, contrôlée par le géant public Gazprom, a diffusé un documentaire sous-entendant que les anciens dirigeants de Ioukos y compris Mikhail Khodorkovski étaient impliqués dans le meurtre du maire d'une petite ville de Sibérie en 1998.
Plusieurs personnalités qui ont participé à l’élaboration d’un rapport critiquant le bien-fondé de la deuxième condamnation de Khodorkovski (et de son adjoint Lebedev) ont été interrogées ces dernières semaines. L’une d’elles, l’économiste Serguei Gouriev a même décidé de s’exiler en France. Autant de signes qui font penser qu'un troisième procès pourrait être en préparation. Selon le sondage réalisé par l'institut Levada, près d'un Russe sur trois estime que la libération de Khodorkovski « créerait des problèmes à ceux qui se sont emparés de sa compagnie pétrolière Ioukos ».